Les reins, acteurs du système urinaire, sont des filtres intelligents qui éliminent les déchets du sang qui deviendraient toxiques s’ils devaient s’accumuler dans le corps. L’eau et les reins agissent en symbiose : l’eau permet aux reins de diluer les déchets pour les éliminer sous la forme d’urine.
Les reins régulent les quantités d’eau dans l’organisme
L’eau est le principal constituant de notre corps : elle représente 60 % de son poids et est indispensable à notre organisme. Cette eau se répartit en deux secteurs : un secteur extracellulaire, qui représente 20 % du poids corporel (40 % de l’eau totale), et un secteur intracellulaire, qui représente 40 % du poids corporel (60 % de l’eau totale). La teneur en eau des différents tissus humains répond à un équilibre hydrique. Ce sont les reins qui permettent à l’organisme de maintenir la quantité d’eau qui lui est nécessaire, en équilibrant les entrées et les sorties. Les reins sont là pour filtrer l’eau et la réabsorber. Chaque minute, 600 ml d’eau parviennent dans les reins et 20 % sont filtrés. 99 % de ce filtrat est réabsorbé, le 1 % restant correspond lui à la quantité d’urine émise par 24 heures, soit 1,5 à 2 litres.
Les apports journaliers devraient être idéalement de 1,5 litre apporté par la boisson, 0,6 litre apporté par les aliments et 0,4 litre d’eau oxydée provenant de la décomposition des aliments. Ces apports, chez une personne ayant une fonction rénale normale, permettent d’éliminer chaque jour 1,5 litre dans les urines, 0,8 litre par la sueur et la respiration et 0,2 litre dans les matières fécales. Au total, les entrées et sorties journalières d’eau s’équilibrent. Le rôle des reins est donc de diluer selon l’état d’hydratation les urines. Lorsque l’on boit beaucoup d’eau, les reins diluent les urines et inversement.
Une bonne nutrition contribue à la bonne santé des reins et la consommation de liquide en est une composante, trop souvent négligée. Le poids, l’activité physique ou le climat influent également sur les besoins en eau du corps.
L’âge est également un facteur déterminant, car les reins d’un bébé ne sont pas ceux d’un adulte, différents encore de ceux d’une femme enceinte ou d’une personne âgée.
Les personnes âgées perdent la sensation de soif et boivent souvent peu, même lorsqu’il fait chaud. Elles sont alors menacées de déshydratation. C’est une des raisons pour lesquelles elles ont été les principales victimes de la canicule en 2003.
Boire de l’eau en quantité suffisante permet, en diluant les urines, d’éviter le risque de formation de calculs urinaires et/ou d’infection urinaire. Il est conseiller de boire chaque jour, un litre et demi à deux litres d’eau pour un adulte sain (nourriture et boissons comprises).
En cas d’infections urinaires à répétition ou de calculs urinaires, il faut rincer le plus possible les voies urinaires, donc boire environ 2 litres d’eau par jour, en fragmentant cette prise d’eau sur 24 heures. En revanche, pendant une crise de colique néphrétique, il faut se restreindre en eau afin d’éviter de mettre le rein sous tension et aggraver la douleur.
Enfin, en cas d’insuffisance rénale chronique, en particulier si elle est évoluée, boire plus de 1,5 litre d’eau par jour n’améliore pas la fonction rénale, car le rein a perdu de son pouvoir de concentration et d’excrétion. Cette eau peut rester dans les cellules et le tissu interstitiel, ce qui risque d’entraîner des œdèmes et une hypertension artérielle.